ST ANDREWS, Écosse | Corey Conners a tellement trimé dur dans sa carrière qu’il ne veut surtout pas rejoindre la nouvelle et controversée série LIV Golf. Même si on lui offrait un paquet d’or, il refusait tant qu’il aime sa carrière.
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« Je ne suis pas intéressé par ça. Pas question d’aller là, a assuré l’Ontarien de 30 ans, meilleur golfeur canadien, au 29e rang du classement mondial.
« Je suis satisfait de ma carrière et de ma vie sur le circuit de la PGA. C’est vraiment agréable. J’aime jouer aux tournois PGA et participer à l’Omnium canadien en plus des grands tournois. Je n’ai pas du tout l’intention de le lâcher.»
C’est que pour se tirer avec l’élite mondiale du golf, Conners travaille d’arrache-pied depuis dix ans. Il a démarré tout au bas de l’échelle du golf et il n’a pas été raté un échelon.
Il a fait ses classes sur le circuit canadien, le circuit latin et l’antichambre de la PGA, le Korn Ferry, pendant plusieurs années.
Depuis la saison 2017-2018, il évolue à plein temps sur le meilleur circuit au monde. Pourquoi donc lâcher prise ?
Calendrier occupé
Certainement pas pour l’argent ou pour se la couler douce en participant à une poignée de tournois par saison.
Le Canadien adore se garder occupé. Il participe en moyenne à 26 tournois par saison. S’il le pouvait, il les jouerait tous. Mais il a compris qu’il devait aussi se reposer pour conserver la forme.
Il rejoint donc les propos que Tiger Woods livrés en début de semaine, lors de sa conférence de presse à St Andrews. Questionné sur les enjeux de la nouvelle ligue propulsée par le Fonds public d’investissement saoudien, Woods disait ne pas comprendre les motifs des golfeurs qui la réjouissaient.
Selon lui, l’expérience acquise sur le chemin menant au PGA Tour est inestimable, tout comme gagne sa vie en tant que golfeur professionnel parcourant la planète à participer aux plus grands championnats.
« J’ai commencé au pied de la montagne. Une fois rendu en haut, ça n’a aucun sens de tout laisser derrière moi rejoindre pour la nouvelle ligue, a expliqué Conners. J’ai encore tellement de choses à accomplir sur la PGA. Je veux continuer à gravir le classement mondial et percer le top 10. Et ça, ça se fait en jouant avec la PGA.»
Parmi les autres raisons, il insiste aussi sur les participations aux championnats majeurs. Il a goûté à sa première expérience lors du Tournoi des Maîtres de 2015. Pas question non plus de laisser ces perspectives d’avenir sur la ligne alors que les organismes de gouvernance, comme le Royal et l’Ancien, ont fait savoir qu’ils réviseraient sous peu les critères d’admissibilité, dès 2023.
Objectif Quail Hollow
Conners poursuivra son chemin sur le circuit Monahan. De surcroît, il a les yeux sur un événement qu’il a encerclé il y a fort longtemps : la Coupe des Présidents.
Celle-ci sera contestée au Club de golf de Quail Hollow, en Caroline du Nord, à la fin de septembre.
Figurant présentement au 6e rang du classement de l’équipe internationale, Conners se révèle à grimper. Tout juste devant lui, le nom d’Abraham Ancer disparaîtra dès qu’il aura frappé son premier coup de départ dans la ligue LIV Golf, la semaine prochaine.
Mackenzie Hughes et Adam Hadwin sont eux aussi en bonnes positions, respectivement 11e et 12e. Les prochains déserteurs leur ouvriront des portes.
« Des gars se sortent de la course par leur décision. Mais je veux vraiment mériter ma place sur l’équipe, a insisté Conners. Fils 28e rang à cet Ouvrir l’aidera à engranger de précieux points.
« C’est aussi décevant, car nous voulons composer la meilleure équipe internationale. Je me voyais bien jouer avec Abe [Abraham Ancer]. Mais je n’y peux rien. Je serais en mesure de jouer avec n’importe quel coéquipier.»
Semaine incroyable
Il fallait l’observer déambuler sur le Old Course au fil de la semaine. À sa troisième participation à l’Omnium britannique, le natif de Listowel en Ontario avait les yeux grands et le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Et ce, même s’il a visité l’impossible Road Hole Bunker à deux reprises. Il a gagné en expérience sur les liens.
«C’était une semaine extraordinaire. C’est un endroit si spécial. C’était ma première visite et j’ai senti un appui unique des spectateurs. Ce parcours a vraiment résisté au temps. Il est très plaisant à arpenter. J’espère vraiment y revenir.»
Saint-André express
Moment étrange
Il fallait bien que la question de la nouvelle série LIV Golf surgisse lors de la conférence de presse du champion flanqué de la Claret Jug. C’est que les rumeurs s’intensifient autour de Cameron Smith qui déserterait vers la nouvelle série gérée par l’Australien, Greg Norman. Le vainqueur n’a pas voulu embarquer dans le jeu compte tenu de l’endroit. Mais il n’a pas nié non plus, dirigeant plutôt les questions vers son équipe de gestion. Le résident de Jacksonville Beach, tout près du quartier général du PGA Tour, souhaite parmi la crème mondiale. A suivre…
Division marquée
Il ne faut pas l’éviter, on envoie une division entre les golfeurs du circuit de la PGA et ceux qui ont tourné le dos pour rejoindre la série LIV Golf. C’est malheureux. Mais une chose est certaine, même tout l’or du monde ne pourrait acheter un tournoi si prestigieux, dans un endroit si historique et significatif, proposer une compétition aussi relevée que l’Open. Même pas le Fonds public d’investissement saoudien…
Semaine inoubliable
Un périple à St Andrews est inoubliable tant pour les golfeurs, les spectateurs que les journalistes. Ce second passage dans le berceau du golf fut tout aussi savoureux que le premier en 2015. Bien que différent et moins rocambolesque, il m’a permis de découvrir la petite ville écossaise chaque jour. Chacune des promenades matinales et nocturnes m’a réservée d’agréables surprises et m’en apprend davantage sur la charmante petite ville écossaise. Sur la falaise de la mer du Nord, les ruines du château de St Andrews sont magnifiques.